Dans l’un des déserts les plus arides du monde, San Pedro de Atacama, aux paysages magiques, quasi extra-terrestres.
J’écris actuellement de la Rose d’Atacama, l’auberge de jeunesse à vocation culturelle que nous avait conseillé un français rencontré à la Serena. Ouvert depuis 7 mois par Marie et Aurélien, ce lieu est juste extra. ***une adresse plus que recommandable*** L’ambiance et l’esprit décontracté de l’auberge se répand chez tous ses occupants, et Marie s’est bien occupée de Sandra qui a été malade pendant quelques jours (elle va mieux!). Nous nous y sentons tellement bien que nous pourrions encore resterdes jours et des jours, mais nous partons demain pour un voyage de 3 jours dont la destination finale est la Bolivie, Uyuni et son salar.
Plusieurs d’entre vous nous ont demandé comment s’organisaient nos journées au quotidien. Depuis que nous sommes arrivés à San Pedro, j’ai -Cécile- pris beaucoup de notes sur les expéditions que nous avons choisi de faire aux alentours car Sandra, malade (et aujourd’hui rétablie!) n’a pas pu se joindre à nous pour deux d’entre elles. Et le soir, fidèlement, je lui racontais ce que nous avions vu, photos, et notes à l’appui. Grâce à notre auberge, nous avons eu la chance d’avoir eu de très bons guides, qui ne se sont pas contentés de nous mener d’un point à unautre, mais de nous expliquer des choses passionnantes, que je vais vous livrer dans cet article.
Nous sommes arrivés un matin à San Pedro, et à 16 heures, nous étions déjà dans un bus pour nous rendre à la Laguna Cejar. Nous nous sommes baignés dans la lagune de sel, au pied de la cordillère. Une expérience inoubliable. L’eau est tellement salée que l’on y flotte très facilement.
Peu après, nous avons rejoint el ojo del desierto, une cavité – avec une eau bien plus froide! – dans laquelle nous nous sommes baignés et où certains (préjugés mis à part, probablement des nordiques…)avaient le courage de plonger directement…
Pour finir cette excursion, coucher de soleil sur la lagune, nous vous laissons juger par vous-meme la beauté du paysage et imaginer ce que nous avons ressenti.
Le lendemain, Sandra n’était pas là pour l’excursion dans la vallée de la lune organisée par un Chilien, qui a habité près de 30 ans en France avec ses parents exilés politiques. Cette excursion se fait normalement le soir, pour le coucher du soleil. Nous l’avons faite le matin, pour le lever du soleil, et nous étions seuls.
Nous avons vu le soleil se lever sur la cordillère, qui à cet endroit compte plusieurs volcans : le volcan Licancabur -le plus grand-, le volcan Juriques -qui a vu sa hauteur fendue par un cataclysme il y a une 15aine de millions d’années, et les volcans Lascar et Putana, encore actifs.
Santiago notre guide nous a expliqué pourquoi il fait si chaud en journée ici dans le désert d’Atacama. La cordillère forme une sorte de barrage pour les nuages. L’humidité, absorbée par les pierres volcaniques poreuses, forme des nappes phréatiques. Les sels minéraux des volcans actifs sont entraînés en bas et retenus par un effet de tamis. On estime que le sol est constitué de 1450 mètres en profondeur de croûte de sel. L’eau va continuer à s’évaporer, laissant le sel et formant les lagunes. Nous avons admiré ce matin-là le lever du soleil et pris notre petit déjeuner à partir de la Pierre du coyote, falaise dénommée ainsi car elle faisait penser aux précipices du dessin animé bip bip et coyote!
Le soleil levé, et les températures redevenant décentes, nous nous sommes rendus à la Vallée de la mort. Gustavo Le Paige, missionnaire jésuite belge véreux, – je m’abstiendrai de tout commentaire (ou presque…) sur ces personnes, débarquées dans les années 50 pour évangéliser les indigènes, et qui en l’occurence, en ont profité pour piller les cimetières des peuples, et pour s’arranger pour que les personnes sans héritiers lèguent tous leurs biens à l’Eglise- avait baptisé cette vallée « la vallée de Mars », transformée en « vallée de la mort » du fait de son mauvais accent. Les roches en millefeuilles témoignent de l’activité volcanique et de la pression des plaques tectoniques dans la région. Contrairement aux idées reçues, le processus de désertification continue, avec une avancée de 30 centimètres par an. photos.
La présence de sable -on pratique aujourd’hui ici le sandboard!- est due à la conjugaison de deux effets, l’érosion provoquée par le vent, et la lune exerçant une attraction provoquant de forts vents.
A quelques kilomètres de la vallée de la mort, la vallée de la Lune – appelée également le Canyon de Sel, endroit le plus sec au monde. Il y a très, très longtemps, une rivière passait par là, la terre et les pierres y sont aujourd’hui très friables. Il pleut environ une fois par an, ce qui provoque une érosion des pierres. Un phénomène assez étrange se produit lorsque nous faisons silence, nous entendons clairement des craquements provoqués par la dilatation des cristaux de sel au soleil.
Encore plus loin, nous avons fait connaissance avec « Las 3 marias » : à l’origine, il s’agissait d’un récife de l’océan, composé de sel… Difficile de se figurer que toute cette région fut un océan… A quelques mètres de là, nous avons visité une caverne de sel.
Cette excursion a été pour nous l’occasion d’en apprendre plus sur différents sujets.
Tout d’abord, les atacameños. Les premières traces de leur peuplement dans la région remonte à 12000 AV JC, ils étaient des chasseurs. En 6000 AV JC, une structure sociale se forme autour de la personnalité des CHAMANS. Les atacameños vivaient sur 14 oasis, il y avait 14 chamans, un par oasis. Lorsqu’un chaman mourait, il etait remplacé par un garcon né 9 mois après sa mort. Leur rôle était de conserver la paix sociale, observer, conseiller, aider au développement communautaire et vivaient en dehors des oasis pour assurer leur rôle de la meilleure facon. Dans cette société où ni la propriété privée ni l’argent n’existent, les chamans sont les personnages assurant la vie politique et la bonne entente de tous.
En 1000 AV JC, se forment le premiers villages, contruits avec de l’adobe en forme d’igloo. Autour d’un igloo considéré comme le « living », se construisaient d’autres « igloos » pour les enfants, les adolescents, les parents, et ainsi de suite. Leurs villages étaient de véritables ruches.
Leur langue, le KUNSA, n etait pas ecrite, mais restent les petroglyphes.
Les atacameños pensaient etre seuls au monde, mais vers 1300, ils rencontrent les Tihuanacus, dont ils vont beaucoup s inspirer culturellement. En 1450, ce sont les incas, formant leur fameux chemin, l apacheta, qui arrivent dans la region. Ceux ci imposent leur chemin qui leur permet de poster dans chaque endroit des chasqui qui etaient des messagers du royaume inca, mais n imposent aucune forme de systeme politique aux Atacameños qui restent libres. Au contraire, les Incas diffusent sur leur chemin leur savoir, tout en apportant leurs connaissances aux peuples quçils rencontraient.
Les Atacameños avaient bien evidemment leur cosmogonie. La deesse supreme, la Pachamama sybolisee par le volcan Juriques, est la Terre. Le Pachapapa ymbolise par le volcan Licancabur represente la voie lactee, le pere fondateur. Les volcans sont envisages comme des points de connexion avec les entrailles de la Terre. Ils celebraient leurs dieux a coups de tambours et de cornes lors de grandes fetes =la plus mportante pour le solstice du printemps, ou les substances hallucinogenes ¿peyote? etaient absorbees en grande quantite..
Ils pratiquaient , a petites doses, les sacrifices humains par decapitation. Etre sacrifie etait un honneur.
C est evidemment l arrivee des Espagnols, qui s est faite en trois etapes, qui a bouleverse les atacameños. Les deux premieres expeditions dans la region, ordonnees par Pizaro, puis Pedro de Valdivia n ont pas aneanti la culture des atacameños. Ils n avaient en effet pas encore compris toutes les richesses que renfermait le desert.
C’est Aguirre (magistralement interprété par Klaus Kinski dans Aguirre, la colère de dieu, de Werner Herzog) qui a marqué le début de la fin des Atacameños. Pour commencer, il fit décapiter 400 têtes qu’il exposa dans les 14 oasis. Puis impose le christianisme de force, installe un gouverneur dans les territoires découpés et soumettent les Atacameños. Le développement de leur culture s’arrête ici. La communauté compte aujourd’hui 500 membres.
J’espère que ce long récit sur les atacameños ne vous a pas ennuyé. Mais pour nous, la découverte des cultures indigènes et de leur histoire est un des points forts de notre voyage. Plus nous en savons, plus nous sommes ébahies par la richesse de toutes ces cultures. Leur destin commun tragique, avec l’arrivée des Européens nous émeut, nous passionne et nous horrifie. Qui ne peut s’empêcher d’imaginer comment serait aujourd´hui ce continent sans toutes ces frontières arbitraires et cette occidentalisation qui en a décimé tant.
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Le lendemain, lever 4 heures du matin, direction les Geysers de Tatio, situés à 1h30 de route de San Pedro.
Le site où se trouvent les geysers est encaissé aux pieds de la cordillère. Le phénomène pour le moins étonnant est du à la rencontre des eaux froides, descendant par les fissures, avec les pierres extrêmement chaudes. L’eau soumise à la pression, et avec le choc thermique fait surface et provoque les geysers. -désolées pour les explications approximatives, niveau CP!- Les fumées peuvent atteindre 10 à 15 mètres.
Il faisait ce matin-là près de zéro degrés, et nous ne nous sommes pas baignés dans la piscine thermale… ( nous passons de 0 à 30/35 degrés dans la même journée…)
20 degrés de plus et quelques heures plus tard, nous voilà au geyser blanco. Cette fois-ci baignade, dans une eau à plus de 40 degrés. Ne pas trop bouger, sinon, ca brûle!
Ensuite un petit vllage, Machuca, de 10 personnes! Je tiens à préciser que j’ai payé les deux femmes qui ont été prises en photo ci-dessous. Beaucoup de touristes ne se dérangent pas pour prendre des photos des personnes sans les prévenir, et cela est vu comme un très grand manque de respect.
La dernière étape de cette journée : un mini-trekking dans une forêt de cactus (cardones) dont le plus ancien a 1000 ans.
Aujourd´hui, Sandra et Raph font une autre excursion, Tara, qui est, parait-il, somptueuse… Nous mettrons des photos plus tard.
Demain, nous partons avec des personnes que nous avons rencontrées à la Rose d’Atacama en Bolivie, pour une excursion organisée de trois jours jusqu’au Salar de Uyuni. C’est donc notre dernière soirée avec Raph ce soir, et notre dernière journée au Chili.
Le Chili nous a émerveillées et nous le quitterons avec un pincement au coeur, avant de poursuivre notre chemin en Bolivie…
Salut les filles,
En parlant de paysage extra-terrestres, vous avez vu les ovni depuis la Valle del Elqui ?
Amusez-vous bien.
Beau voyage.
MERCI !
Assise sur ma terrasse ( oui il commence à faire bon ici ) je suis partie en voyage avec vos articles !
et surtout j’ai appris pleins de choses ( les atacameños…) et je ne vous cache pas que j’ai très envie aussi de goûter el pisco ! :p
Je vous embrasse fort. Continuer à en profiter !
Gaby
merci! on continuera a ecrire bientot ! bisous
Wooo! J’espere que vous passez un super moment labas!
J ai bien aimé la reference nordique;)
Gros bisous
Olivier
Merci!!! biises
Bonjour les filles,
Quel plaisir d’avoir votre récit et tout ce que vous avez vu. Je suis contente que Sandra soit guérie. Il va falloir que je refasse un CD des photos pour les mamies!
Comment pourrais-je intégrer vos commentaires?
Je demanderai à notre réparateur en titre pour l’ordi. Il doit savoir
Je vous embrasse toutes les deux et suis contente de constater que vous avez de supers contacts!
Bravo encore.
Avec un peu de retard je viens de lire tous vos textes et regardé toutes vos si belles photos…….Quel plaisir!!! Un grand MERCI de nous faire partager tout ce que vous vivez là-bas!!!! J’ai l’impression ainsi de voyager avec vous, c’est super!!!!!!!!!!
Bisous à vous deux
merci pour tes commentaires toujours aussi gentils et encourageants. est ce que vous avez recu notre carte d ushuaia? on pense fort a vous
magnifique tous ces paysages, profitez bien